Un de mes clients me confiait récemment qu’il ne souhaitait pas rendre public le fait que nous avions répété ensemble la présentation qu’il allait faire. Il pensait que cela risquait d’affaiblir son image de « super-manager »…et pourtant, sa présentation auprès du Comité de Direction d’une grande entreprise française fut un succès total, en grande partie grâce à son implication dans la répétition avec son équipe !
On oublie que les artistes, sportifs ou orateurs géniaux n’ont du génie dans leur domaine que parce qu’ils ont beaucoup travaillé auparavant, et répété mille automatismes en coulisses.
En matière de prise de parole, nous vous conseillons de recourir aux répétitions dès que votre présentation présente un enjeu particulier, au moins pour les raisons suivantes :
1- pour tester l’introduction et vérifier qu’elle place l’auditeur en situation d’écoute
Le texte de l’introduction peut avoir « tout ce qu’il faut » à l’écrit, c’est lorsque vous le prononcerez à voix haute que vous entendrez les phrases trop longues, les mots qui heurtent ou les définitions qui manquent. Soignez tout particulièrement les 30 premières secondes en veillant à capter l’attention de vos auditeurs.
2 – pour mettre en valeur les messages clés qui jalonneront la présentation
Pendant le déroulement de votre présentation, les auditeurs peuvent « s’échapper » mentalement, penser à autre chose. Répétez les messages essentiels plusieurs fois au cours de la présentation afin que vos auditeurs puissent s’y raccrocher et sachent à tout moment ce que vous êtes en train d’essayer de leur prouver.
3 – pour valider la durée et la répartition des rôles entre les différents orateurs
Répartissez-vous la parole selon une logique accessible pour l’auditeur : si vous affirmez quelque chose, démontrez-le vous-même. Au contraire, si vous avez terminé une étape du raisonnement, le fait de changer d’interlocuteur laisse du temps à vos auditeurs pour assimiler ce que vous venez de présenter. Dans tous les cas, évitez de faire parler quelqu’un qui ne maîtrise pas le contenu. S’il faut que cette personne (le « chef », par exemple), intervienne, donnez-lui le beau rôle en lui confiant l’introduction et la conclusion, mais jamais le coeur de l’argumentation.
4 – pour se préparer aux questions
Lorsque vous répétez, mettez-toujours un membre de l’équipe en position d’auditeur « candide » (ou mieux, utilisez un vrai « candide »). Demandez-lui de noter toutes les questions, même les plus incongrues qui lui passent par la tête lorsque vous parlez, puis préparez une réponse à chacune de ces questions sans les juger.
Répéter, c’est se préparer à « l’imprévu probable », et c’est donc garder de l’énergie pour réagir aux vrais aléas !